Lettera n. 119

Mittente
Manzoni, Alessandro
Destinatario
Fauriel, Claude
Data
11 giugno 1817 (ce II. Juin 1817.)
Luogo di partenza
Brusuglio
Luogo di arrivo
Paris
Lingua
francese, italiano
Incipit
Ma derniere lettre que vous avez dû recevoir
Indirizzo
À Monsieur | M.r C. Fauriel | rue verte vis-à-vis la petite rue verte | N.o 30. faubourg S. Honoré | à Paris
Regesto

Manzoni scrive a Fauriel del soggiorno a Brusuglio e delle sue occupazioni agricole; dà notizia della composizione del Carmagnola e gli chiede di procurargli alcuni libri.

Testimoni
Edizioni
  • DE GUBERNATIS 1880, p. 314.
  • SFORZA 1882-1883, vol. I, p. 156.
  • SFORZA 1912-1921, vol. I, p. 395.
  • ARIETI-ISELLA 1986, lettera n. 119, vol. I, pp. 175-178, note alle pp. 788-790.
  • CARTEGGIO MANZONI-FAURIEL 2000, lettera n. 57, pp. 235-238, note alle pp. 238-243.
Opere citate

Il Conte di Carmagnola

+ Testo della lettera

J'ai forte envie de vous parler de mes travaux litteraires, mais j'en ai aussi un peu de honte, je n'ose presque plus vous parler de ma tragedie qui est comme la batisse du Louvre; un de mes amis a dit qu'il faudra me faire une machine pour que je puisse faire des tragedies. | Mais il est vrai de dire que ma santé ne me permêt pas quelquefois pour des mois de suite de travailler: d'ailleurs il se pourait bien qu'à la place de faire des apologies de ma lenteur à écrire je dusse en chercher un jour pour me justifier d'avoir écrit. Sachez donc que je suis dans mon deuxieme acte, et que je vois que cela ira encor bien doucement. Outre les difficultés qui viennent de mon crû, le sujet en presente aussi beaucoup, et tout jusqu'à la versification me prend un tems infini. J'ai aussi commencé quelques discours sur la tragedie, mais c'est des sujets si rebattus que je n'ose presque pas vous les nommer. C'est . . . ah! vous allez vous écrier . . . c'est, oui, c'est sur les trois unités. Mais que voulez vous s'il me parait que ma maniere d'envisager cette question est neuve? et si elle ne l'êtait pas, ce me serait un malheur comun avec presque tous mes confreres en écrivaillerie. C'est encor sur la moralité de la Tragedie. Eh bien je me suis donné à croire qu'il y a des difficultés de Bossuet, de Nicole et de Rousseau qu'on peut resoudre, qu'on n'a jamais resolues, et que je resous. Je crois aussi avoir quelque chose de nouveau à dire sur les deux systêmes modernes de Tragedie sur lesquels on dispute tant; mais ce qui est sur c'est que c'est malheureux pour toutes ces paperasses qu'elles ne passent pas sous vos yeux avant de paraitre. C'est cependant un malheur encor bien éloigné: mon projet êtait d'achever | cela sous vos yeux; mais encore un coup, point de regrets inutiles.