Lettera n. 1269

Mittente
Manzoni, Alessandro
Destinatario
Colet, Louise
Data
[1 febbraio 1860 - 2 febbraio 1860]
Luogo di partenza
[Milan]
Luogo di arrivo
Milano
Lingua
francese
Incipit
Des vers comme ceux que vous avez eu la bonté de m'envoyer
Regesto

Alessandro Manzoni ringrazia Louise Colet di avergli inviato i versi L'Italie à Alexandre Manzoni a lui dedicati. Lo scrittore trascrive per la Colet quattro strofe dell'inno incompiuto Ognissanti (vv. 9-24), di cui, in un precedente incontro, le aveva parlato (secondo il racconto della Colet, durante la visita del 17 gennaio 1860, Manzoni aveva lodato alcuni passi della sua Paysanne, riscontrando una affinità tematica tra alcuni passaggi di questa e alcuni suoi versi inediti «Vous avez dans ce récit une comparaison entre les âmes, dont les vertus demeurent inconnues, et certains paysages des montagnes, dont les beautés ne sont vues que de Dieu, qui m'a singulièrement frappé, car j'ai fait moi-même un rapprochement du même genre dans un poëme que je n'ai jamais publié [...]. Je tâcherai de les retrouver pour vous», vd. Colet, L'Italie des Italiens, vol. I, pp. 366-67).

Note

La lettera segue immediatamente l'invio dei versi dedicati dalla Colet a Manzoni il 31 gennaio 1860 (vd. CARTEGGI LETTERARI 2017, lettera n. 499, pp. 1219-1222), poi apparsi il 2 febbraio sulla «Perseveranza», come si rivaca dalla ricostruzione della stessa autrice «J'envoyai à Manzoni mes vers imprimés, en lui annonçant mon prochain départ; il m'écrivit aussitôt la lettre suivante» (L'Italie des Italiens, vol. I, p. 375). L'autografo della missiva manzoniana non è noto. Arieti riporta in nota l'indirizzo «Madame | Madame Louise Colet | Albergo della Villa» che non compare nelle precedenti edizioni (cfr. ARIETI-ISELLA 1986, vol. III, p. 677, e CARTEGGI LETTERARI 2017, p. 1224).

Edizioni
  • COLET 1862-1864, vol. I, pp. 375-376.
  • SFORZA 1882-1883, vol. II, pp. 282-284.
  • ARIETI-ISELLA 1986, lettera n. 1269, vol. III, pp. 199-200, note alle pp. 677-679.
  • CARTEGGI LETTERARI 2017, lettera n. 500, pp. 1222-1224, note alle pp. 1224-1225.
Opere citate

Ognissanti

+ Testo della lettera

Madame,

Des vers comme ceux que vous avez eu la bonté de m'envoyer, et la bonté encore plus grande de m'addresser, m'auraient, dans un autre temps, donné l'envie irrésistible, quoique audacieuse, d'y répondre par d'aue tres vers; mais à présent il ne me reste plus pour la poésie que la faculté de la goûter: je dis cette poésie qui, sortant du coeur, passe par une imagination brillante et féconde. Et puisque, sur ce sujet, vous pourriez ne pas entendre à demi-mot, je suis forcé d'ajouter que c'est de votre poésie que j'entends parler. Je dois encore ajouter que j'aurais peut-être esprimé ce sentiment d'un coeur plus libre, avant de connaître les louanges qu'une indulgence excessive vous a dictées, et contre lesquelles je proteste du fond de ma conscience.
Vous trouverez pourtant des vers, madame, en tournant la page; car je ne puis résister à la tentation de vous transcrire ceux dont j'ai eu l'honneur de vous parler et dans lesquels j'ai eu le bonheur de me rencontrer avec vous.
C'était dans un hymne commencé trop tard, et que j'ai laissé inachevé sitôt que je me suis aperçu que ce n'était plus la poésie qui venait me chercher, mais moi qui m'essoufflais à courir après elle. J'y voulais répondre à ceux qui demandent quel mérite on peut trouver aux vertus stériles pour la société, des pieux solitaires. Ce n'est que dans les deux dernières strophes que vous trouverez, je l'éspère, madame, quelques-unes de vos pensées et de vos images, quoique moins vives; je transcris aussi le deux premières, pour l'intelligence de l'ensemble.

A Lui che nell'erba del campo
La spiga vitale nascose,
Il fil di tue vesti compose,
De' farmachi il succo temprò,

Che il pino inflessibile agli austri,
Che docile il salcio alla mano,
Che il larice ai verni, e l'ontano
Durevole all'acque creò;

A quello domanda, o sdegnoso,
Perché sull'inospite piagge,
Al tremito d'aure selvagge,
Fa sorgere il tacito fior,

Che spiega davanti a lui solo
La pompa del pinto suo velo;
Che spande ai deserti del cielo
Gli olezzi del calice, e muor.

Vous voulez bien, madame, me faire espérer ame visite d'adieu. Je n'ai jamais senti comme dans cette occasion ce qu'il y a de pénible dans l'état de ma santé qui m'empêche d'aller moi-même vous présenter mes hommages. Les rôles sont bien renversés; mais je ne me sens pas le courage de m'opposer aux effets d'une bonté qui me touche encore plus qu'elle ne me confond.
Veuillez, madame, agréer les sentiments de mon admiration et de mon profond, et j'ose ajouter affectueux respect,

Alexandre Manzoni