Lettera n. 504

Mittente
Manzoni, Alessandro
Destinatario
Montgrand, Jean-Baptiste-Jacques-Guy-Therese, marquis de
Data
29 luglio 1838 (ce 29 juillet 1838.)
Luogo di partenza
Brusuglio
Luogo di arrivo
Saint-Menet (Marseille)
Lingua
francese, italiano
Incipit
Franchement, nous avons eu tort tous les deux
Indirizzo
A Monsieur | Monsieur le Marquis de Montgrand | à S.t Menet | près Marseille
Regesto

Alessandro Manzoni spiega al marchese di Montgrand il significato dell'espressione disonor del Golgota al v. 101 del Cinque maggio col ricorso alla Prima lettera ai Corinzi di san Paolo.

Testimoni
  • (originale) Marseille, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Archives de la famille de Montgrand, 197 J 59
    (Timbri postali: «ITALIE | PAR | ANTI[BES]»; «TS»; «8»; «MARSEILLE | 5 | AOUT | 1838 | (12)»; «MILANO | LUGLIO 30»; «F.C.»)
Edizioni
  • SFORZA 1882-1883, vol. I, p. 505.
  • ARIETI-ISELLA 1986, lettera n. 504, vol. II, pp. 92-93, note alle pp. 727-728.
  • CARTEGGI LETTERARI 2016, lettera n. 301, pp. 763-765.
Opere citate

Il cinque maggio. Ode

+ Testo della lettera

Monsieur,

Franchement, nous avons eu tort tous les deux; mais le vôtre est excusé par le mien, qui est inexcusable. Par le disonor del Golgota, j'ai réellement voulu dire: la sainte ignominie de la Croix; mais je n'ai pas su le dire. Vous voyez, Monsieur, que ma phrase était, ou voulait être, une imitation de celles si connues de S.t Paul: Christum crucifixum, gentibus stultitiam - Improperium Christi. Mais, dans ces deux passages, l'Apôtre ne laisse pas à deviner, il marque au contraire très–clairement, que c'est le langage du monde qu'il parle dans ce moment, et non le sien: dans le premier par gentibus; dans l'autre, par thesauro Aegyptiorum, qu'il met en opposition avec improperium Christi. Ainsi disparait tout ce que les deux mots pouvaient avoir d'étrange et d'étonnant, appliqués à un tel sujet. On a pu après cela dire tout crûment, et pourtant sans équivoque et sans inconvenance: la folie, ou l'opprobre de la Croix; parce que ce sont les termes mêmes dont S.t Paul s'est servi, et qui expliqués par lui, n'ont plus besoin d'explication, et portent, pour ainsi dire, avec eux leur sublime ironie. Moi, | pour n'avoir su ni faire entrer dans un vers une formule connue, ni en trouver une qui l'expliquât d'elle–même, je me suis exposé à la redoutable, mais juste punition de n'être pas entendu par les personnes qui savent le mieux entendre.
Pour les difficultés dont on pouvait se tirer par la connaissance des deux langues, et par l'aptitude d'en manier une, je n'ai pu en conscience vous plaindre, Monsieur: vous les avez trop bien vaincues.
Je vous remercie bien cordialement de ce que vous voulez me faire espérer, plus positivement le bonheur de vous revoir bientôt. Mi lasci anche sperare che non sarà così di fuga come la prima volta; et en attendant, veuillez agréer l'assurance du respectueux attachement, et de la haute considération, avec laquelle j'ai l'honneur d'être,
Monsieur,

Votre très–humble et très–obéissant
serviteur Alexandre Manzoni