Lettera n. 687

Mittente
Manzoni, Alessandro
Destinatario
Fresne, Marcellin de
Data
20 febbraio 1843 (ce 20 février 1843.)
Luogo di partenza
Milan
Luogo di arrivo
Paris
Lingua
francese, latino
Incipit
Quousque tandem, cher et incorrigible ami
Regesto

Alessandro Manzoni ringrazia Marcellin De Fresne e il fratello Jacques dell'aiuto che gli hanno prestato nelle trattative per la pubblicazione dei Promessi sposi in Francia. Lo informa di avere autorizzato l'editore Baudry a trasmettergli due esemplari dell'edizione rilegati in percallina.

Testimoni
  • (minuta) Milano, Biblioteca Nazionale Braidense, Manz.B.I.45/8
  • (copia) Milano, Biblioteca del Centro nazionale di studi manzoniani, 1843/358
Edizioni
  • PARENTI 1945, p. 343 (dalla minuta autografa).
  • ARIETI-ISELLA 1986, lettera n. 687, vol. II, pp. 282-283, note alle pp. 815-816.
Opere citate

I promessi sposi

+ Testo della lettera

Quousque tandem, cher et incorrigible ami? Non vides que prétendre, vous, d'être en reste avec moi, c'est insoutenable? Non sentis que me faire des remercîments, vous, c'est criant? Arbitraris que l'on puisse être égoiste autant que vous êtes généreux, présomptueux autant que vous êtes modeste? Je n'ose pas parler sur le même ton à M.r votre frère, mais je vous charge de lui donner en langage convenable sa part de ma catilinaire. Vous voudriez peut–être qu'elle finît là mais j'ai trop beau jeu pour me contenter d'exclamations; c'est bon pour vous, qui n'avez pas des faits à citer; moi je vous avertis que le seul effet de vos discours sur un thème comme celui–là a été et sera toujours, non de me rappeler, car ce sont des choses qui ne sortiront jamais de ma mémoire ni de mon coeur, mais de vous faire rappeler l'empressement aimable, cordial, décidé, avec lequel vous avez accepté une charge assez audacieusement offerte; vos regrets au moins autant aimables de ne pouvoir pour quelque temps la faire vous même; vos inquiétudes, et vos dispositions ne quid res mea detrimenti caperet; la sollicitude avec laquelle M.r votre frère voulut bien m'avertir des difficultés qu'elle rencontrait, et cela d'un style à me faire trouver presque tout simple d'en user avec lui avec la même liberté qu'avec vous; les peines qu'il se donna en effet, mes importunités qu'il subit, toujours comme si ce n'était rien; le contentement avec lequel vous avez repris mon affaire; le zèle que vous y avez mis, la patience, l'aménité avec lesquelles vous avez soutenu de longues et épineuses discussions; l'habilité, la fermeté, la prudence, avec lesquelles vous avez amené le tout à la plus heureuse fin. Si vous ne vous tenez pas cela pour dit, on vous le redira, et avec addition; car pour ma part, je vous assure que me sera toujours un nouveau plaisir de rabâcher sur ce sujet.
Après cela, vous saurez que j'ai fait une nouvelle folie. J'ai prié M.r Baudry de mettre à votre disposition deux exemplaires de mon édition, reliés en percaline, pas moins, au lieu des deux exemplaires de la sienne que vous aviez demandés, pour payer vos dettes à mes dépenses. Nous verrons si vous trouverez encore là à incidenter.
J'ai renvoyé à M.r Baudry lui–même la décision du point sur lequel il vous avait écrit. Après avoir obtenu ce que je souhaitais (et tout par votre néglicence) je ne me sentirais réellement pas le courage d'insister sur un point accessoire.
Et de votre projet de voyage, pas un mot? Adieu, cher et très cher ami; je vous embrasse avec un respect égal à ma tendresse, et qui loin de rien ôter à mon amitié, en est un des éléments essentiels.

Manzoni