Lettera n. 700

Mittente
Manzoni, Alessandro
Destinatario
Fresne, Marcellin de
Data
3 giugno 1843 (ce 3 juin 1843.)
Luogo di partenza
Milan
Luogo di arrivo
Paris
Lingua
francese
Incipit
vous saurez que je n'ai pas attendu vos injonctions
Regesto

Alessandro Manzoni mette al corrente Marcellin de Fresne delle trattative in corso per ricavare i clichés dai legni delle illustrazioni dei Promessi sposi e, in particolare, della proposta dell'incisore Loiseau. Accenna al progetto di riunire le sue Opere e asserisce di averne dato notizia all'editore Baudry, con il quale tratterebbe volentieri per la vendita dell'edizione in Francia. Nella speranza di vedere presto De Fresne a Milano, lo avverte dei suoi programmi per l'estate.

Testimoni
  • (copia) Milano, Biblioteca del Centro nazionale di studi manzoniani, 1843/387
Edizioni
  • PARENTI 1945, p. 358.
  • ARIETI-ISELLA 1986, lettera n. 700, vol. II, pp. 297-301, note alla p. 824.
Opere citate

I promessi sposi

+ Testo della lettera

Cher ami, vous saurez que je n'ai pas attendu vos injonctions et vos menaces pour traiter de vous et sans vous, comme l'abbé de Polignac le disait aux hollandais. Avant d'avoir reçu votre dernière lettre, j'en avais reçu et répondu une autre, de Paris aussi, dans laquelle on me faisait une proposition inattendue, pour le clichage de mes bois. Cette proposition, en m'aplanissant la voie, a fait changer mes résolutions, pour ce qui peut dépendre d'elles; et j'ai répondu sans hésiter, que si les trois éditeurs, qui m'avaient autrefois demandé les clichés, persistaient dans cette disposition, je pourrais profiter de l'ouverture qui m'était faite, en me faisant représenter à Paris par une personne sur laquelle je pouvais compter en tout et pour tout. Voilà de mes coups! Tout est pourtant bien éventuel encore; mais ce que ne peut vous manquer, c'est d'abord l'histoire; et ces mirmidons de caractères vous l'annoncent assommante.
M.r Loiseau, jeune et très habile graveur sur bois, qui, après avoir exécuté une bonne partie de mes vignettes dans l'établissement qu'un artiste milanais, M.r Sacchi, avait fondé ici, est reparti pour Paris, est celui qui m'a écrit, qu'étant informé par son ancien patron, qui se trouve actuellement à Paris, des demandes des clichés, qui m'avaient été faites, et des difficultés que je rencontrais, il s'offrait de les faire tirer à Paris. Mais avant de vous faire connaître en détail sa proposition, je dois vous parler d'un antécédent. Avant de partir, M.r Loiseau m'avait proposé de retoucher au burin un certain nombre de mes bois, qui, disait–il, n'ayant pas été bien lavés et dépouilles d'encre, tout–de–suite après l'impression, ne pouvaient servir à une nouvelle impression, ni à un bon clichage. Il demandait pour cette opération 300 frs., mais ne prévoyant la possibilité de l'un ni de l'autre, je n'ai pas cru devoir me charger de cette nouvelle dépense. A présent je vais transcrire la partie de sa lettre qui contient des propositions. «Je me transporterais à Milan, pour retoucher vos bois; vous auriez à me payer les frais de voyage pour aller et venir. Je prendrais vos bois et les transporterais à Paris, pour faire sur chaque gravure trois clichés, que je vous garantirais parfaits; chacun des clichés me serait payé cinq francs, sans aucun autre frais pour vous, vos gravures et vos clichés rendus chez vous à Milan, quittes et francs de douanes et de transport, les frais de retouche aux gravures compris dans le prix de 5 frs.» Sur cela j'ai d'abord écrit, ou fait écrire au trois éditeurs, en faisant à chacun la proposition conditionnelle de leur donner les 470 clichés de mon édition, pour 9400 frs. c'est à dire 20 frs. la pièce; ce qui vous explique ma demande de 25 au commis–voyageur. J'ai ensuite écrit à Loiseau: que les bois devant faire le voyage de Paris, pour y être clichés, le sien, pour les retoucher, devenait superflu; que j'avais proposé aux éditeurs de livrer les clichés à Paris même à des personnes qu'ils désigneraient; que je (reconnaissez–vous ce je égoïste, qui, pour une métempsycose effrontée, passe dans un vous généreux) penserais moi-même à l'envoi et au retour des bois (vous pourrez fort bien vous décharger de tout ce tracas sur Loiseau lui–même; mais j'ai voulu que les bois fussent à Paris sous votre patronage). Enfin je lui ai demandé quel serait le prix du clichage et des retouches, à quoi tout se trouvait reduit. Ce n'est qu'après avoir pris tous ces arrangements, que je vous écris, et encore j'ai attendu quelques jours, pour voir s'il m'arriverait des réponses des éditeurs; mais jusqu'à présent, je n'en ai eu que de M.r de Montgrand, qui m'a dit que le sien demandait quelque délai, pour faire des réfléxions. Vous voyez de quoi il s'agirait: rien moins que de faire le prix avec Loiseau, et sans poursuivre l'énumération, ce que je ferais moi–même, si j'étais à Paris, et si je n'étais pas aussi empêché que vous êtes habile. Mais à quoi ose–je employer de nouveau cette habilité, qui se livre à moi avec tant d'abandon! il valait bien la peine, ma foi, d'administrer Paris, pour apprendre à mener de telles affaires! Vous me permettrez au moins de vous dire que j'espère encore qu'il n'en sera rien; et pour que vous ne trouviez pas une contradiction choquante entre mes faits et mes paroles, je vous dirai (et, je crois, la main sur la conscience) que c'est la crainte seule de nuire à mes enfants par une entreprise où je me suis fourré sans y être obligé, qui me déterminera à poursuivre cette affaire des clichés, par laquelle je puis arriver plus sûrement à rattraper tout mon argent. Sans cela, je préférerais mon repos (est–ce que je parle du vôtre?) à tout ce qui pourrait m'en revenir. Observation nécessaire: Loiseau n'étant pas clicheur lui-même, ne peut avoir d'autre but que de gagner comme entrepreneur; mais, s'il se contente d'un profit modéré (ce dont vous jugerez tout–de–suite, sans vous obliger pour cela â prendre une quantité de renseignements) ce surcroît de dépense serait compensé abondamment par l'avantage de confier l'entreprise à une personne... L'espoir dont je vous parlais, vient presque de se réaliser. M.r Guglielmini, un de mes éditeurs, que j'avais chargé d'écrire à M.r Franz libraire de Munich, vient de me montrer la réponse, où il est dit que le prix demandé est énorme, et que ce ne serait qu'à de beaucoup plus favorables conditions, que cette affaire pourrait s'arranger. J'ai fait répliquer qu'elle ne s'arrangerait donc pas. A présent, quand même les deux autres accepteraient purement et simplement ma proposition (ce qui est plus que douteux), j'y songerais bien avant que de me déterminer moi–même; car de trois à deux, la question est bien changée. Vous voyez bien que je ne vous mets pas même sur la balance... Je reprends pour donner à Loiseau tout son dû; j'allais donc vous dire, quand la réponse allemande est venue, que non seulement je connais Loiseau comme très intelligent, mais que j'ai tout lieu de le croire très-exact à remplir ses engagements. Pour en finir sur ces ennyueux clichés, je vous dirai que mes milanais sont revenus à la charge, en disant qu'après de nouvelles expériences, ils croyaient pouvoir obtenir des clichés parfaits, au moyen de la galvano–plastie; que en effet ils ont fait sur un bois que je leur ai donné, un essai qui ne laisse rien à désirer; mai que cette méthode est trop couteuse; et pour deux seules collections surtout, la dépense absorberait à peu-près la moitié. Ainsi, le cas échéant, ce serait à Paris que j'enverrai mes bois: et vous pouvez voir encore une fois que ce ne sera pas de má faute, si vous en êtes quitte pour lire cette belle pièce d'éloquence.
J'ai répondu à Baudry d'abord ce que je vous ai dit dans ma dernière lettre, ensuite que si, comme il est possible, je donne une édition revue de ma macédoine, je traiterai fort volontiers avec lui pour la vente en France. Cela se mêlera naturellement à l'autorisation de réimprimer. Enfin voici la belle marge qui me reste pour ce qui est vraiment intéressant; heureusement que c'est également simple, et ne demande ni histoires, ni longs discours. Vous ne m'ôtez pas tout espoir de vous voir ici cette année avec ce cher enfant. Il est entendu que vous vous contenterez de ma maison; toute ma famille, sans vous parler de moi, serait bien étonnée si vous logiez ailleurs. Voici mes projets: j'irai sous peu de jours, m'établir, par juillet et août, dans cette campagne que vous connaissez; ensuite je compte passer 7.bre et une partie d'octobre dans une maison de campagne de ma femme à Lesa sur le lac Majeur; ce séjour est très-utile pour sa santé; mais l'avantage ne serait diminué en rien, si au lieu de l'automne elle y passait un mois de l'été, ce que nous ferions, s'il vous convenait davantage de faire votre voyage en 7.bre. Si c'était pendant notre séjour à Brusuglio, vous partageriez le vôtre, selon votre convenance, entre cet heureux village et Milan, où vous auriez, rue del Morone, un mauvais garni, et où se trouverait toujours quelqu'un de ma famille. Enfin les projets de détail sont soumis à votre décision; mais je me déclare en possession de l'essentiel.
Je vous embrasse avec tendresse et espoir.

Manzoni