Lettera n. 722

Mittente
Manzoni, Alessandro
Destinatario
Fresne, Marcellin de
Data
27 gennaio 1844 (ce 27 janvier 1844.)
Luogo di partenza
Milan
Luogo di arrivo
Paris
Lingua
francese
Incipit
un rhumatisme opiniâtre sur le bras droit
Regesto

Alessandro Manzoni torna a scrivere a Marcellin de Fresne a proposito dello sconto che è costretto a concedere ai librai per l'acquisto delle copie dei Promessi sposi, temendo una richiesta di risarcimento da parte di Baudry con il quale aveva contrattato un prezzo maggiore. Manzoni ritiene di avere accordato a Baudry già un ottimo prezzo e precisa che, del resto, lo sconto massimo del 50% è concesso soltanto ai librai che ordinano molte copie, mentre per le richieste minori lo sconto è più basso. Manzoni riferisce all'amico che non intende autorizzare Baudry a dichiarare sugli annunci un ribasso del prezzo dell'edizione perché si tratterebbe di una svendita vera e propria che sminuirebbe di molto il romanzo, favorendo l'impressione che vada liquidato a qualsiasi prezzo. Lo scrittore, infine, attende con ansia l'amico a Milano; tuttavia non potrà accompagnarlo durante le sue escursioni a causa del mal di nervi che lo tormenta da molti anni.

Testimoni
  • (copia) Milano, Biblioteca del Centro nazionale di studi manzoniani, 1844/417
Edizioni
  • PARENTI 1945, p. 372.
  • ARIETI-ISELLA 1986, lettera n. 722, vol. II, pp. 324-326, note alla p. 836.
Opere citate

I promessi sposi

+ Testo della lettera

Cher ami,

un rhumatisme opiniâtre sur le bras droit, et accompagné d'un malaise général, a été la cause d'un silence, qui vous a peut–etre fait soupçonner quelque chose de plus grave; après bien des remèdes, j'ai essayé heureusement de la quinine, qui m'a presque tout–à–fait guéri. J'en profite, comme de raison pour vous écrire.
Les affaires avant tout, car elles ne sont pas (me hercule) la bonne bouche. La remise que j'ai faite a M.r Baudry était en effet la plus forte que j'eusse fait jusqu'alors; et même je ne la faisais qu'aux éditeurs qui étaient chargés de la vente générale de l'édition. Je vous ai écrit que j'avais actuellement porté cette remise à 50%: pour être plus précis, j'aurais dû vous dire que c'était le maximum, et que je fais encore des contrats en donnant un moindre avantage aux libraires qui ne demandent qu'un petit nombre d'exemplaires.
M.r Baudry m'a écrit en m'envoyant la dernière traite. Sans me demander expressément d'être autorisé à baisser le prix sur les annonces, il me dit que, sans cela, il éprouvera une grande perte. Cela me fait beaucoup de peine, comme vous pouvez le croire, et cela m'étonne en même temps. Je suis forcé de lui répondre qu'il m'est impossible de céder sur ce point, parce qu'un rabais annoncé ferait croire (à tort) au désir de se débarasser de l'édition à tout prix, et ce serait une vraie débacle pour cette édition, dont la vente a repris par la simple augmentation de remise aux libraires, laquelle produit une diminution de prix limitée et sourde, et en même temps efficace. Je ne comprends pas comment ce même moyen ne puisse servir à M.r Baudry. Au reste, il n'y a rien dans sa lettre qui ait relation au doute dont je vous avais fait part; et cela (sauf votre décision) me confirme dans l'idée que ce doute n'était réellement qu'un scrupule sans fondement.
Je suis heureux de voir que ce n'était pas une inquiétude réelle que la vôtre relativement à la santé de votre cher et précieux enfant. Hélas! nous sommes si délicats aux endroits qui touchent à ceux où la main de Dieu nous a touchés, et un sentiment douloureux en réveille si facilement d'autres de même nature!
Vous accompagner dans vos excursions doublerait le plaisir que j'aurai de vous posséder; mais hélas encore, c'est ma misère de ne pouvoir me le promettre. Je ne sais si vous savez que, depuis 28 ans, je souffre des maux de nerfs (euphémisme pour ne pas dire monomanie), qui ne me permettent pas de sortir seul, même pour aller au but de la rue; et m'infligent un besoin d'assistance de toutes les heures, génante pour les autres et pour moi même; dans la vie habituelle et casanière, ce besoin est beaucoup moindre; il se réveille à tout changement d'habitude. Toutefois, l'amitié fait da bien, même à la santé, et je ne veux désespérer de rien.
Je pense que voyager avec vos chevaux, ce serait vous condamner à une lenteur incommode, et vous exposer à des retards de surcroît. Vous aurez des chevaux très facilement ici; au reste, j'ai un fermier qui est obligé de m'en fournir. Si pourtant vous préfériez cette manière de voyager, j'ai une écurie où vos chevaux seraient très bien, et ne me gênéraient pas plus que les miens quand j'en avais. Décidez vous donc selon votre goût, et sachez bien, que si vous faites entrer dans votre décision des égards pour moi, ce sera une trahison. Adieu, cher et toujours plus cher ami, ma femme vous salue comme une ancienne connaissance. Nous vous attendons tous. Je vous embrasse de tout mon coeur.

Manzoni