MANZ. 12. 0015 [Postillato] Milano, Biblioteca Nazionale Braidense

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comme si un intérêt pourrait jamais être un juste motif de nier ou d'affirmer.

Luogo dell'opera: Domitien, § IV: «On dit qu’Apollonius de Tyane, à Ephèse, eut connoissance du meurtre dans l’instant même où il s’exécutoit»
Termine o passo postillato: Une circostance bien remarcable, si elle est vraie, de la mort de Domitien, c’est qu’Apollonius de Tyane, qui était alors à Ephèse, en eut, dit-on, connoissance dans le moment même que le meurtre s’exécutoit. Philostrate raconte qu’Apollonius discouroit sur le midi dans le jardin, où toute la ville d’Ephèse étoit assemblée pour l’entendre. Tout d’un coup il s’arrête comme frappé de terreur , il baisse la voix, et parle d’une air distrait comme s’il eût eu devant les yeux un objet intéressant qui eût attiré son attention: il garde quelque momens de silence. Ensuite, regardant fixement la terre, il fait trois ou quatre pas, et s’écrie: «Frappe le tyran, frappe.» Tout l’auditoire demeura étrangement surpris. «Messieurs, dit Apollonius, ayez bon courage; le tyran a été tué aujourd’hui. Que dis-je, aujourd’hui? dans l’instant même, de par de Minerve, dans l’instant oùje me sui tu, il subissoit la peine de ses crimes.» Ce discours fut regardé par les Ephésiens comme une folie. Mais au bout de quelques jours il se trouva vérifié par la nouvelle de la mort de Domitien qui arriva de Rome. Philostrate donne ce fait pour constant; Dion ne veut pas qu'il soit permis d'en douter. Nous n'avons aucun intérêt à le nier, puisqu'il n'excède pas la puissance des démons, avec lesquels Apollonius entretenoit commerce par la magie.