MANZ. 11. 0087 [Postillato] Milano, Biblioteca Nazionale Braidense

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L'auteur ne songe pas ici que cette prolongation est autant pour les méchants que pour les bons, et qu'il y a eu des entreprises funestes pour l'humanité, l'esecution desquelles a tenu à la longévité de ceux qui les avaient conçues. D'ailleurs Franklin aurait pu être emporté à vingt ans par la fièvre jaune et Vash. tué dans la guerre du Canada, quand la durée moyenne de la vie aurait été de 40 ans, ce qui n'empêche pas que la thèse de l'auteur ne soit fort bonne. Quant aux germes perdus, on ne sait ce que cela veut dire: ce ne pourrait être un mal que dans le cas où, par une telle déperdition, le nombre de vivant pourrait descendre au-dessous du <i>bon point</i>; mais ce cas-là est exclu de l'hypothèse d'une population qui se <i>maintient complète</i>.

Luogo dell'opera: vi partie. Chapitre vii. Que la vie moyenne de l'homme s'est prolongé
Termine o passo postillato: Avec une durée moyenne de la vie de vingt ans,à peine a-t-on conquis son rang dans le monde,qu'il faut le quitter. Avec une durée moyenne plus longue, on peut occuper long-temps son poste, avec satisfaction pour soi, avec utilité pour les autres. Supposez Franklin emporté à vingt ans par la fièvre jaune, et Washington tué dans la guerre du Canada: quel eût été le sort, de l'indépendance américaine, qui a peut-être préparé celle du monde entier? La somme des maux est donc moins grande, la race humaine plus parfaite dans une population qui se maintient complète plutôt par une durée moyenne plus longue, que par des renouvellemens plus fréquens. Il y a plus de germes perdus , il faut en convenir ; mais pour subvenir aux dévastations possibles de l'espèce, la nature prépare ses germes avec une telle surabondance , et dans tous les cas il y en a tant de perdus, que nous ne pouvons pas regarder cette perte comme un mal. Le mal est dans la souffrance des êtres doués de sentiment ; or, la nature, sage en cela, n'a pas voulu qu'ils fussent capables de souffrir avant d'avoir reçu un certain degré de développement. Le mal est | [p. 385] de donner naissance à des générations misérables, incapables de fournir la carrière que le Créateur a ouverte à l'homme perfectionné, et qui n'arrivent à l'existence que pour souffrir et mourir.