MANZ. 11. 0087 [Postillato] Milano, Biblioteca Nazionale Braidense

1.

Pagina: 67

Et pour le couteau du bérger suisse, sans compter le concours du fonds de terre, où l'arbre a cru? et pour les filets ou les fusils des gens de la campagne?

2.

Pagina: 84

Cette doctrine me semble se résoudre dans un équivoque et dans une véritable petiton de principe. Que signifie <u>tous les produits sont à plus bas prix?</u> Que l'on en reçoit une grande quantité pour moins d'argent? Mais alors <u>le revenu serait considérable en proportione de la somme qu'il rapporte</u>, ce que l'auteur nie, pag. 79: >... ...< Pour <u>produit à bas prix</u> doit-on entendre un produit dont on peut obtenir une plus grande quantité en donant en échange une moindre quantité d'autres, qu'on n'en aurait donné, si celui-là n'eut été a ce tel prix? Mais alors comment <u>tous</u> peuvent-ils être à plus bas prix? Le produit que je donne en échange, étant à bas prix, je serais obligé d'en donner une plus grande quantité, pour avoir une plus grande quantité d'un autre. L'auteur ayant fait de la valeur une qualité comparative, comment peut-il la verifier dans une supposition où la comparaison est rendue impossible par l'égalité? L'abondance de tout est une idée positive fort claire: le <u>bas prix</u> est une idée contradictoire.

3.

Pagina: 86

Si par <u>denrees</u> Vauban a voulu dire produits, il n'a pas, ce me semble, entrevu une vérité, mais il a répeté une vérité connue de tout le monde, et obsurcie seulement dans l'esprit même des gens à systèmes. N'allez pas à prouver à un homme qui ne les connaît pas que dans une mauvaise année, il y a une véritable diminution dans la somme totale des revenus de la nation; car il croirait que vous voulussiez vous moquer de lui en lui démontrant que plus est plus et que moins est moins.

4.

Pagina: 87

L'auteur se fait ici du mot <u>procurer</u> pour exprimer deux choses, à l'une desquelles ce mot s'applique très-bien, mais non à l'autre. Les objets de consommation que l'ont obtient directement, sans les acheter ne sont pas <u>procurés</u> par la revenu, ils sont revenu. Ce n'est pas simplement une exactitude de langage, mais c'est une confusion d'idées. L'auteur avait besoin d'applique ce mot à toute espèce de richesses, parce que ce mot est essentiel à la definition de la valeur, et parce que, encore selon lui, il n'est pas possible de faire abstarction de la valeur dans l'évaluation des richesses.

5.

Pagina: 88

Mais il avait dit, et avec raison (pag. 81) en proposant l'exemple du cultivateur americain, que ></u>son revenu</u>< <u>l'importance de son revenu n'est pas proportionné à la valeur vénale de toutes ces choses, qui ne sont pas destinées à la vente, et qui ne pourraient être vendues au aucun prix. Elle est proportionnée</u>, avait il ajouté, <u>à la quantité qu'il recueuille de tous ces produits</u>. Comment peut-il donc affirmer ici que <u>l'importance des revenus dépend du prix etc.</u>? Une genre d'importance, oui; l'importance, non. On pourra évaluer la richesse de ce cultivateur, la comparer avec celle d'un autre qui serait dans le même cas, on parlera raisonnablement en disant que celui qui a obtenu plus de produits que l'autre est plus riche que lui, sans faire entrer dans ce jugement aucune idée de prix, ni d'échange: il est donc possible de faire abstraction de la valeur dans l'évaluation des richesses. Si le mot évaluation semble faire un contre-sens, qu'on dise estimation.

6.

Pagina: 152

Pourquoi cela serait à désirer? Je ne sait si l'auteur avait une réponse à lui; mais celle qui se présente immediatement à l'esprit de tout le monde, c'est-à-dire parce que les moyens de l'ouvrier augmenteraient en proportion du rencherissement de la nourriture, cette réonse, dis-je, au lieu de satisfaire à la demande, en fait naitre des autres. Car, qu'arriverait-il si les salaires des journaliers s'élevaient en proportion du prix de denrées? Que le journalier en consommerait comme dans les années ordinaires. Or la consommation ordinaire serait-elle en proportion avec la quantité des denrées existante? Si l'on répond qu'oui, je ne comprends plus ce que peuvent signifier les mots: <u>années de disette</u> >pendant< dans lesquelles l'auteur dit que >...< il serait à désirer etc. Si l'on répond non, je démande comment il serait à désirer que la consommation d'une classe nombreuse excedât la proportion des denrées existantes; quelles conséquences naitraient de là pour d'autres classes, ou [? <i>sps. a </i> ?] pour >des classes très< ceux qui travaillent autrement qu'à la journée, ou qui ne sont pas en êtat de travailler; je demande si cette consommation; je demande si cette conformation ne produirait pas une élevation |[pag. 153] plus forte du prix de denrées, et si l'élevation des journées devrait suivre en proportion, oui ou non, c'est-à-dire si l'on doit désirer une chose inutile, ou une chose impossible; je demande si, en supposant qu'il y ait des denrées à acheter du dehors en proportion du besoin ordinaire; on pourrait avoir le moyen de les acheter de cette manière, c'est-à-dire ou l'on prendrait l'argent pour ces journées etc. En resultat la phrase de l'auteur me semble signifier ceci: il serait à désirer que les années de disette ne fussent pas des années de disette.

7.

Pagina: 206

Qu'est-ce-que trop insister sur un principe vrai? Et qu'est-ce-que trop insister sur un principe faux? Il est déjà trop de le poser. Ne >pas< tenir pas compte de tous les faits auxquels un principe est applicable (car c'est au fonds ce que l'auteur reproche ici à ces <u>abstracteurs</u>) ce n'est pas trop insister sur un principe, c'est l'appliquer imparfaitement, >n< c'est n'y pas insister assez. Au reste l'auteur parait renier le principe lorsqu'il dit: <u>dans ce lieux là on ne peut assigner aucun profit à l'entrepreneur à raison de son capital</u>. Mais cette conséquence est en <u>contradiction ouverte</u> avec la prémisse, qui n'exigent</u> avait-il-dit, <u>presque aucune avance pécuniaire de la part de ceux qui les executent ou de ceux qui les commande...</u> La conséquence légitime eût été que l'on peut ne appliquer <u>presque aucun</u> profit, c'est-à-dire que l'on peut et que l'en doit assigner un profit, petit à la vérité, mais un profit, une petite partie de profit. Voilà l'inconvenient de croire que l'on puisse trop insister sur les principes; ont les applique soi-même d'una manière vague et contradictoire; on les admet et on le nie presqu'au même moment.

8.

Pagina: 208

Voilà encore un <u>quoique</u> dont on voit pas l'opportunité. Quoique on sache très bien que l'industrie repose sur les capitaux, on ne connait pas assez, tous les capitaux existans pour calculer jusqu'où l'industrie pourra être portée à l'aise de ces capitaux. Encore une foi, pourquoi ce quoique? Est-ce que l'on ne peut fort bien être assuré de la réalitè d'une loi, sans connaitre trop les faits auxquels elle peut être applicable? >... ...< Il me semble que <u>puisque</u> au lieu de <u>quoique</u> serait le mot à employer ici. Puisque l'industrie repose sur les capitaux et se proportionne à leur étendue, soyez sûr, lorsque vous voyez de l'industrie, qu'il y a eu des capitaux en proportion. Et puisque vous ne pouvez connaitre au juste la quantité et l'importance des capitaux existans, n'allez pas calculer d'avance une industrie qui dépendra d'eux, c'est à dire de quelque chose que vous n'avez pas calculé rigoureusement.

9.

Pagina: 223

Les réalités comme les apparences ne peuvent s'exprimer que par des mots; il faut des mots même pour en concevoir les rapports >... ...< Étudier la nature des choses, sans étudier des mots, est un projèt dont je ne vois pas la manière de venir à bout.

10.

Pagina: 225

industrieuse jusqu'à quel point? car il n'y a pas de société qui ne soit point du tout industrieuse.

11.

Pagina: 259

>... ...<

12.

Pagina: 269

J'ai de la peine à comprendre comment par exemple on pourrait consommer le nivellement d'un terrain. Si n'y semer ou n'y rien faucher peut s'appeler le consommer, je ne sais plus ce que peuvent valoir les mots.

13.

Pagina: 290

La baisse de la valeur d'un produit ou de quelques produits, en tant qu'elle a pour cause une augmentation de ce produit ou de ces produits équivaut [<i>sps. a</i> est] sans nul doute à une augmentation de la richesse nationale: mais c'est là une verité qui n'a pas besoin de preuve, qui ne l'admet pas même, par son évidence immediate. La baisse de la valeur, des produits, c'est-à-dire de tous les produits est un idée non réalisable, contradictorie, comme nous l'avons prouvé à la page 84 de ce vol., et le prouverons peut-être en d'autres termes à la page 343 du vol. ii. Il y a dans ce raisonnement ou dans cette supposition l'erreur de transporter un effet comparatif, d'un ordre de différence, dans un ordre d'égalité. Doublez la quantité de toile existante, vous aurez augmentation de richesse et diminution de prix, et ce >fait< second fait sera fort bien ou pourra être la mesure du premier. Mais doubles tous les produits, y compris l'argent, bien entendu, il faudra le double de blé, le double de fer, le double d'argent, pour avoir le double de la toile. Est-ce à dire que la richesse ne sera pas augmentée? Ce serait la conséquence obligée de la >..< proposition de l'auteur. Mais ce qui est à dire c'est que, la richesse étant augmentée, doublée, la valeur, chose rélative et comparative, sera restée la même; c'est à dire, en conséquence, que l'idée de valeur n'est pas essentielle à l'idée de richesse. Au reste il n'est pas >.< vrai d'une manière absolue que >..< la baisse de la valeur même d'un ou de quelques produits |p. 291] soit équivalente à une augmentation positive de la richesse nationale: car cette baisse peut-être produite, non seulement par l'augmentation de ces produits, mais par d'autres causes, et des causes appauvrissantes. Un produit qui sert à une consommation immédiate, et qui en même temps peut être employé comme matière première, baissse de prix par la décadence d'une industrie. Ainsi la proposition de l'auteur est fausse dans un sens, et partiellement vraie dans l'autre.

14.

Pagina: 384

L'auteur ne songe pas ici que cette prolongation est autant pour les méchants que pour les bons, et qu'il y a eu des entreprises funestes pour l'humanité, l'esecution desquelles a tenu à la longévité de ceux qui les avaient conçues. D'ailleurs Franklin aurait pu être emporté à vingt ans par la fièvre jaune et Vash. tué dans la guerre du Canada, quand la durée moyenne de la vie aurait été de 40 ans, ce qui n'empêche pas que la thèse de l'auteur ne soit fort bonne. Quant aux germes perdus, on ne sait ce que cela veut dire: ce ne pourrait être un mal que dans le cas où, par une telle déperdition, le nombre de vivant pourrait descendre au-dessous du <i>bon point</i>; mais ce cas-là est exclu de l'hypothèse d'une population qui se <i>maintient complète</i>.

15.

Pagina: 385

Dans ce cas, la vaccine n'a pas ajouté cent mille âmes à notre population, mais on ne voit pas plus en quoi elle a amélioré le sort de l'humanité; puisque la mort <i>trouvant fermée une de ses issues ordinaires, s'en était ouvert de nouvelles</i> (pag.380); et puisque cette nouvelle et diverse augmentation de mortalité ayant lieu parmi des enfans du même age de ceux qui étaient préservés par la vaccine (même page) la durée moyenne de la vie demeurait la même. >..< C'est donc comme propres à améliorer le sort d'<i>individus</i> sans nuire directement *ni certainement [<i>ins.</i>] à d'autres <i>individus</i> >...< que les moyens conservateurs de la vie des hommes doivent être envisagés. Quand il serait clair (ce qui n'est pas,et c'est pour cela que j'ai ajouté: ni certainement) quand il serait clair qu'en sauvant l'enfant que j'ai le pouvoir de sauver, je n'aurai [<i>su</i> ai] prolongé d'une seconde la durée moyenne, etc., je serais atroce en ne le sauvant pas: car la Providence m'ordonne de faire le bien que je puis, et règle le tout selon ses lois.

16.

Pagina: 391

Quel amas de suppositions et d'omissions, également légères et pernicieuses dans une seule période! J'oubliais les équivoques; car, d'abord, qu'entend l'auteur par fanatique? Et tous les prédicateurs le sont-ils? Question qui dépend de la première. La doctrine qu'enseignent les prédicateurs donne aux hommes, même les plus grossiers, des motifs pour être actifs et laborieux, et pour être, dans l'adversité, patiens, résignés, et même |[p. 390] joyeux. S'il y en a (et il y en a) qui l'enseignent de travers, c'est un mal, mais un mal exceptionnel, et dont il est absurde et pernicieux de faire uniquement mention, en parlant des prédicateurs qui en général rendent à l'humanité un service immense, même au temporel, et un service <i>irremplaçable</i>. Il est encore absurde de leur opposer les écoles d'ens. mut., car elles enseignent; mais quoi? la question n'est pas d'enseigner, mais de donner un bon enseignement; et l'on dirait que pour l'auteur >celui< il est évident à priori que celui des écoles mut. sera bon, par cela seul qu'il n'est pas donné par des prédicateurs.

17.

Pagina: 394

Il est,non pas singulier, mais digne d'observation, que l'auteur propose içi deux rapports, deux buts, la puissance et le bonheur. Ces deux choses -là vont-elles toujours ensemble? Alors il fallait dire: <i>de sa puissance et du bonheur</i>; >qui .< il aurait même suffi d'en nommer une. Ne vont-elles pas toujours ensemble? Alors il faut choisir. On peut quelquefois laisser des questions <i>indécidées</i>, mais il ne faut jamais les poser d'une manière indécise.

18.

Pagina: 395

Il ne faut pas la laisser de côté, puisque vous avez établi le bonheur comme un de <i>deux</i> rapports sous lesquels vous croyez que l'accroissement de la population puisse être désirable ou non.

19.

Pagina: 397

C'est donc sous le rapport du bonheur que vous croyez définitivement que la question doive être envisagée.

20.

Pagina: 398

Que de vague et d'inexactitude dans un seul alinea! D'abord cette doctrine pourra être fausse, mais il ne peut y avoir d'exagération ; puisqu'elle suppose <i>le contentement</i>. Ensuite, où est leur précepte ? ils posent un principe ; et ne donnent pas une règle des voyes et moyens, pour ainsi dire; et la règle n'est pas toujours renfermée dans un principe, qui peut quelquefois >être< avoir un genre et un dégré de fausseté insupportable dans le précepte à ceux -là même qui auraient adopté ou même posé le principe. Ensuite encore ce précepte [<i>sps. a</i> ce prinipe], réduit à la mesure de la raison, n'enseigne qu'à supporter la privation des biens auxquels on ne saurait atteindre, ou qu'il faudrait acheter par de trop grands sacrifices, dit l'auteur. Comment enseigne -t-il à supporter la privation ? quand ce serait un précepte. C'est ce qu'il faut voir. Car si cette doctrine ne fait qu'affirmer qu'on est d'autant plus heureux que l'on se contente de moins elle ne m'apprendra pas par-là à rien supporter . Si elle prétend le prouver, il faut examiner ses preuves. Et sans les discuter, sans même les annoncer, l'auteur affirme lui-même qu'elles >ont une telle force< sont concluantes dans une certaine mesure d'application! etc.

21.

Pagina: 399

ceci n'est pas un argument à réfuter, mais à opposer à ces philosophes: car si la reduction >des< du nombre des hommes est leur but ou leur moyen, le <i>remplissement</i> des places vacantes empêche que le <i>bien</i> >proposé< qu'ils se proposent ne se réalise: ainsi au lieu de <i>il est vrai</i>, on doit dire: <i>de plus</i>.

22.

Pagina: 404

Voilà qui est bien pensé et bien dit; et en verité on aurait beaucoup d'affaire si l'on voulait marquer tout ce qui l'est dans cet ouvrage .

23.

Pagina: 407

L'auteur vient de dire, ci-contre, que les contribuables donnent de leurs produits <i>forcément</i>, c'est à-dire pour rien. Ce n'est pas pour cela que Paris soit dans le cas où était Versailles, mais il y est en partie, et pour cette partie il est vrai de dire qu'il absorbe et ne rend pas.

24.

Pagina: 408

mais on n'aurait pas appliqué le critérium d'Arthur Young qui ne parle que de <i>cantons</i>, ce qui au reste est un peu vague.

25.

Pagina: 410

Je crois que le degré d'ignorance nécessaire pour produire un tel étonnement n'existe pas. Dites à l'homme le moins instruit que la population de tel village a doublé dépuis qu'on y a etabli une filature de coton, il ne vous demandera pas quelle liaison il y a entre ces deux faits. >... ...<

26.

Pagina: 411

en supposant que la consommation restera la même, ce qui est une supposition arbitraire. Il est même plus probable, si l'on veut faire des suppositions, que la modération des droits sur le sucre, et même que leur suppression totale en porterait la consommation au delà de la somme que l'on y employe actuellement.

27.

Pagina: 412

L'augmentation dans le prix