Lettera n. 165

Mittente
Manzoni, Alessandro
Destinatario
Fauriel, Claude
Data
10 luglio 1822 (ce I0 Juillet 1822)
Luogo di partenza
Milan
Luogo di arrivo
Paris
Lingua
francese, italiano
Incipit
Votre bien aimable lettre du 24 Juin
Indirizzo
A Monsieur | M.r Ch. Fauriel | rue neuve de Seine n.o 68. | faub. S. Germain | à Paris
Regesto

Manzoni accoglie con piacere il progetto di Fauriel di premettere una sua introduzione alla traduzione delle tragedie e discute i termini per la pubblicazione simultanea del volume italiano e della traduzione francese.

Testimoni
  • (originale) Milano, Biblioteca Ambrosiana, S.P.29, n. 43
    (Timbri postali: «T. S.»; «Juillet | 29 | 1822»)
Edizioni
  • DE GUBERNATIS 1880, p. 340.
  • SFORZA 1882-1883, vol. I, p. 249.
  • SFORZA 1912-1921, vol. II, p. 37.
  • ARIETI-ISELLA 1986, lettera n. 165, vol. I, pp. 278-280, note alla p. 839.
  • CARTEGGIO MANZONI-FAURIEL 2000, lettera n. 73, pp. 369-372, note alle pp. 372-374.
Opere citate

Adelchi

+ Testo della lettera

Votre bien aimable lettre du 24 Juin m'a été remise hier, mon cher ami; quoique selon les calculs les plus raisonnable il ne dût me rester aucun doute qu'Adelchi ne vous fût parvenu, la certitude a été pour moi tres agréable. J'ai vu avec le plaisir que vous pouvez vous imaginer, que votre grand travail avance; j'aurais été un peu fâché de ce que vous m'en parlez d'une manière tres vague, si cela ne me donnait l'occasion, je dirai même le droit de vous sommer de m'en parler au plus tôt dans un plus grand détail. Ce qui m'a fait encore beaucoup de plaisir, c'est l'annonce d'une introduction un peu étendue que vous placerez dans notre volume: puisque vous avez voulu interrompre vos travaux par cette traduction, au moins vous en prendrez l'occasion d'y joindre des idées qui seront originairement les votres; et je crois pouvoir vous dire en toute sincérité que j'en suis encore plus content parce que je vous lirai, que pour l'importance que cette addition donnera à ce que vous avez bien voulu traduire.
[...]
Venons à Adelchi. D'abord il faut en parler; et puis les discours sur la plus petite chose à faire valent mieux que des lamentations sur des malheurs aux quels on ne peut opposer de remede. Il est inutile que je vous dise que je suis fort content des arrangemens que vous avez pris. Pour l'impression d'Adelchi en italien vous me laissez le choix entre le I.er de 7.bre ou d'octobre. Puis-je vous proposer, en forme de transaction, une époque, qui tiendrait, je crois, le moyen terme entre ces deux là? ce serait de prendre l'époque du I.er octobre pour la pubblication. Car l'impression est dejà commencée; mais que cela ne vous inquiete nullement: je ne l'aurais pas entreprise si je n'avais la certitude entiere qu'Adelchi restera parfaitement inédit pour tous et un chacun jusqu'à ce que je le livrerai à la vente. A mesure que l'impression avance, feuilles imprimées, copie, épreuves, maculatures même, tout est réligieusement apporté chez moi, et renfermé: j'ai la parole d'honneur de l'imprimeur et de tous ces aides que rien ne sortira ni ne sera vu par personne; et je suis parfaitement tranquille sur l'accomplissement de cette parole par eux, je le suis autant et plus que s'ils appartenaient à la race qui a créé le mot, parole d'honneur. Au reste, et par surabbondance, mon ami Grossi veut bien perdre un peu de son temps à surveiller l'édition; et l'imprimeur, jaloux d'être et de paraitre exact à sa promesse, lui a donné toute autorité sur ses manoeuvres. Les feuilles sont comptées etc. je ne veux plus vous ennuyer d'autres détails, et j'espère que vous aurez là-dessus la même certitude que j'ai moi même. Il est encore inutile de vous avertir de la nécessité de vous restreindre, dans votre introduction, dans des limites strictement littéraires. Le second article de Goëthe, et qui est le premier de ceux que je vous ai envoyé dernièrement ne répond, comme vous pouvez l'avoir vu, qu'à la menace d'un article peu bienveillant: ore, si l'article même est attribué, ou pour mieux dire l'a été dans le temps (car heureusement il y a de l'oubli en ce monde) à quelqu'un qui peut faire beaucoup de mal hors du cercle de la littérature; ainsi vous verrez qu'un allusion même éloignée pourrait faire d'un mort un revenant; ce qui ne vaudrait rien. Je ne vous dirai pas tous les motifs qui m'ont déterminé à commencer l'impression; mais entre autres j'ai eu celui de me procurer une réponse à des questions plus aimables qu'agréables; je dis: «elle est sous presse», quoique je sois tenté quelquefois de répondre comme Lemière. Vous avez eû la bonté de m'annoncer un jugement bien indulgent sur ces deux Choeurs: | à ce propos je dois vous dire que le I.er n'est pas tout à fait comme je l'avais conçu: dans mon patois on dirait qu'il est pendu: je ne sçais pas si vous ne lui avez pas trouvé un certain air de suffocation: mais il ne faut pas en parler.