Lettera n. 530

Mittente
Manzoni, Alessandro
Destinatario
Montgrand, Jean-Baptiste-Jacques-Guy-Therese, marquis de
Data
25 ottobre 1839 (25 8bre 1839)
Luogo di partenza
Brusuglio
Luogo di arrivo
Saint-Menet (Marseille)
Lingua
francese
Incipit
Je regrette doublement
Indirizzo
A Monsieur | Monsieur le Marquis de Montgrand | à S.t Menet | près Marseille
Regesto

Manzoni, lontano da Milano, esprime al marchese di Montgrand il proprio rammarico per il mancato incontro con l'abate Sardou tramite il quale il marchese gli ha inviato il discorso sulle traduzioni da lui tenuto all'Accademia di Marsiglia. Gli annuncia il proposito di un'edizione illustrata dei Promessi sposi di cui gli invierà una copia manoscritta prima della pubblicazione.

Testimoni
Edizioni
  • SFORZA 1882-1883, vol. I, pp. 511-512.
  • PARENTI 1945, pp. 225-226.
  • ARIETI-ISELLA 1986, lettera n. 530, vol. II, pp. 110-112, note alla p. 739 (sempre con data errata «23 ottobre 1839»).
  • CARTEGGI LETTERARI 2016, lettera n. 314, pp. 787-788, note alle pp. 788-789.
Opere citate

Storia della colonna infame; I promessi sposi

+ Testo della lettera

Monsieur,

Je regrette doublement que mon séjour à la campagne m'ait fait perdre l'occasion de connaitre un ecclésiastique français et distingué, et de parler de vous; et en même temps je vous suis bien reconnaissant d'avoir voulu me procurer cette occasion, et de m'avoir donné le plaisir de lire ce discours où vous avez si bien parlé des difficultés que vous avez si bien vaincues, et avec une habilité et un amour que le sujet était loin de mériter.
La bonté que vous m'avez montrée en cette occasion, et qui s'est toujours soutenue depuis, à mon grand étonnement et à ma grande reconnaissance, me donne la confiance, et me fait même une espèce de devoir de vous parler de mes projets sur un ouvrage qui a été assez heureux pour devenir en partie le votre. Je vous dirai donc, Monsieur, que je m'occupe d'en préparer une édition illustrée, seul moyen qui me reste d'en donner une revue par moi, sans avoir à soutenir une lutte toujours inégale avec les contrefacteurs. Cette édition aura une foule de corrections de détail, surtout pour la partie de la langue; et je compte y ajouter un très-petit ouvrage, dont je crois avoir déjà eu l'honneur de vous parler, et qui est | l'histoire du procès mentionné au chap. 32 des Fiancés. Ici, Monsieur, je me trouve entre deux dangers: celui d'avoir trop l'air de compter sur de trop indulgentes dispositions, que vous avez bien voulu me communiquer; et celui de les négliger. Je ne trouve d'autre issue que de vous demander la permission de vous envoyer l'imprimé de ce petit ouvrage, le plus tôt que je pourrai, avant la publication, en vous priant toutefois de croire que je ne me crois en droit d'espérer autre chose de cet envoi, sinon que vous voudrez bien être le premier de mes lecteurs. Au reste je ne crois pas que je puisse en être là avant l'année révolue; et je me permettrais de vous envoyer une copie du manuscrit, s'il n'était pas à corriger en entier, et à refaire en partie, et si, même après ce remaniement, je ne savais par expérience que je ne puis pas être sûr de ma rédaction, qu'après le dernier coup de la presse.
Veuillez, Monsieur, agréer avec cette cordialité à laquelle vous m'avez accoutumé, les sentiments de haute estime et de vive affection, avec lesquels j'ai l'honneur d'être

Votre très–humble et très–obéissant serviteur
Alexandre Manzoni