Lettera n. 708

Mittente
Manzoni, Alessandro
Destinatario
Fresne, Marcellin de
Data
14 agosto 1843 (14 août 1843.)
Luogo di partenza
Brusuglio
Luogo di arrivo
Paris
Lingua
francese
Incipit
j'ai fait mon devoir
Regesto

Alessandro Manzoni informa l'amico Marcellin de Fresne del fallimento delle trattative con il marchese di Montgrand per la vendita dei clichés delle vignette dei Promessi sposi, dovuto ai costi elevati. All'amico, costretto a rimandare un viaggio in Italia, esprime l'affettuoso desiderio di vederlo presto.

Testimoni
  • (copia) Milano, Biblioteca del Centro nazionale di studi manzoniani, 1843/397
Edizioni
  • PARENTI 1945, p. 364.
  • ARIETI-ISELLA 1986, lettera n. 708, vol. II, pp. 309-3011, note alla p. 828.
Opere citate

I promessi sposi

+ Testo della lettera

Cher ami, j'ai fait mon devoir. Tout ce qui était imaginable pour tirer de mes vignettes de l'argent pour moi, et des affaires pour vous, je l'ai imaginé et tenté. Mais voilà que M.r de Montgrand m'écrit que son éditeur trouve la dépense des clichés trop forte pour une édition de province. Par ce que vous me dites, je vois qu'il en serait de même dans la capitale. Ainsi il n'y a plus moyen. Est–ce à dire pour cela que je n'aie à vous remercier que d'une bonne intention? Oh! non: il est trop difficile que les choses aillent de cette manière avec vous. Par les renseignemens que vous avez déjà pris, nous étions en mesure de profiter de l'offre de Loiseau avec tout l'avantage possible, ou de trouver cet avantage ailleurs, s'il n'avait pas voulu réduire sa demande. Eh bien, il me reste de cela un souvenir précieux, et j'ajouterais deux chères lettres, si elles n'ajournaient pas un espoir bien plus cher pour moi, pour nous tous. Eh quoi! Sera–ce justement en ce qui m'intéresse infiniment plus que tout le reste (ma pensée n'est pas bien rendue; car la comparaison même serait odieuse) sera-ce en ce qui m'intéresse réellement que vous ne ferez preuve que de bonne intention? Non, non; ce que nous perdons par le retard, nous prétendons l'avoir gagné en certitude. Brusuglio d'où je vous écris, et où je pourrais vous rappeler nos discours d'il y a quelques années, et la place où ils ont été tenus, Milan, Lesa, tout vous attend. Ma femme, qui, depuis votre réponse à ma première lettre, n'a jamais su vous nommer autrement que ce cher de Fresne, ne fait qu'un avec moi dans mes sentiments pour vous, comme dans tout le reste. Il en est de même de toute ma famille: pourrait-il en être autrement?
M.r de Montgrand m'écrit que, même en faisant une édition plus modeste, il n'oubliera pas les trois exemplaires. Vous voyez que, soit par moi–même, soit par d'autres, ma munificence n'est jamais en défaut. Il est vrai que cette fois, elle sera un peu tardive. N'allez pas accuser la poste sur la date de ma lettre: je la ferme aujourd'hui 18. L'intervalle a été occupé par un état de malaise, qui ne me laissait pas prendre la plume. Je me reprochais pourtant de vous laisser faire peut être en attendant. C'est bien vous dire que c'était plus fort que moi. Adieu, cher et incomparable ami; je vous embrasse avec ce cher enfant, dans lequel je prie Dieu de couronner les espérances qu'il vous a lui–même données. À vous pour la vie.

Alexandre Manzoni