MANZ. 11. 0085 [Postillato] Milano, Biblioteca Nazionale Braidense

1.

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Ils n'ont une valeur, qu'à cause et en une de la possibilité de les rendre utiles, d'en faire des richesses par le moyen du travail. L'auteur lui-même dit ci-après, pag. 122 "Les matières sur lesquelles s'excerce en général l'industrie agricole.>...< n'ont, avant qu'elle s'en occupe, aucune valeur." Or ce n'est que par le <u>travail</u> qu'elle s'en occupe réellement et effectivement, quelque léger que soit ce travail. Il en faut quelquefois beaucoup, quelquefois extrémement peu; mais il en faut toujours.

2.

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Certes, ce n'est pas le travail tout seul qui produit en ce sens, mais ce n'est pas en ce sens, je crois, que personne a pu l'entendre. Car, ou je me trompe fort, ou ceci se redouit à dire que le travail ne produirait rien, si la matière ne se prêtait à la production, d'une façon ou de l'autre. Personne n'a pu vouloir nier cela mais il me parait vrai de dire que le travail est l'unique producteur des richesses, en ce sens que, avec la matière la plus propre à la production, il n'y a pas de production sans travail. L'existence et la disposition de la matière sont une condition nécessaire, mais non la cause de la production, >..< une cause tellement nécessaire et tellement implicite qu'elle doit être nécessairement sous-entendue.

3.

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L'industrie ne peut rien créer sans le concours de quelque chose:

4.

Pagina: 42

Il me semble >... ...< qu'il y a un erreur dans l'acception du mot <u>productives</u>. Les terres portent >des fruits q< sans aucun travail humain, des fruits qui, avec un très-petit travail humain, >sont utile< peuvent devenir utiles à l'homme; mais il faut ce travail, c'est après l'y avoir employé qu'il y a production, richesse.

5.

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Selon les principes de l'auteur (que je suis loin de trouver faux et arbitraires en cela) ce proprietaire paye >la< par ce qui lui revient de moins, la consommation d'un produit immatériel, le plaisir de posséder un fonds de terre; car il est clair (et reconnu [<i>sps. a </i> reconu?] d'ailleurs) que ce plaisir, ce gout pour la propriété fait qu'on paye les terres au-dela de la proportion de leur rente en produits matériels. C'est une représentation théatrale (V. t. 1er pag. 189) prolongée. Mais lorsque l'auteur disait tout-à l'heure >qu< à ce proprietaire , qu'il <u>fait une assez mauvaise affaire </u>, (page retro) celui-ci aurait pu invoquer pour sa dèfence d'autres principes de l'auteur même, mais principes bien faux et bien arbitraires. Il aurait pu lui répondre gravement: <u>Aux yeux du moraliste une fleure, une bague aux doigts peuvent passer pour des objéts complètement inutiles. Aux yeux de l'économiste, ils ne sont plus méprisables du moment que les hommes il y trouvent beaucoup de jouissance pour y mettre un prix quelconque. La vanité est quelquefois pour l'homme un besoin aussi impérieux que la faim. Lui seul est juge etc. </u> (t. Ier pag. 166). Il est vrai que l'auteur annonce là-même dans une note qu'il parlera ailleurs de ce qu'il convient de consommer. Mais ce n'est qu'annoncer une contradiction; car si la vanité est | [p. 59] quelquefois un <u>besoin</u> aussi imperieux que la faim, il convient ces fois-là également de manger que de satisfaire sa vanité. Et si l'auteur sait et veut enseigner ce qu'il convient, qu'il me dise donc pas: <u>lui seul est juge</u>

6.

Pagina: 59

Ici la vanité est une sotte et non pas impérieuse, ni un besoin. C'est bien parlé, mais il faudrait toujours parler de la même manière.

7.

Pagina: 89

Il aurait fallu ne pas taire ici que la traite a été imaginée par une erreur de la pitié, et non par un calcul de l'avarice. Non que l'erreur, surtout dans une telle matière ne soit un grand mal, mais il faut assigner à chaque mal son caractère. Au reste il y a ici un bel hommage rendu au christianisme dans ces mots: <u>des européens se disant chrétiens</u>.

8.

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>... ...<

9.

Pagina: 122

gratuitement; c'est à dire qu'ils sont dans un tel état et dans une telle situation, qu'il ne faut à l'homme qu'un très-petit et très-facile <u>travail</u> pour s'en emparer; et ce n'est qu'après <u>qu'ils</u> ont subi ce travail que l'ont peu les appeler des <u>produits</u>.

10.

Pagina: 124

>... ...<

11.

Pagina: 126

Qu'il est douloureux de voire de si hautes, de si graves, de si vastes questions, posées et resolues de cette manière. >... ...<

12.

Pagina: 201

Quand le fait serait avéré, il faudrait se souvenir des bons avis que l'auteur donna (tom. 1er pag. 30 et suiv.) sur les dangers qu'il y a à attribuer telle effet à telle cause, avant d'avoir examiné s'il ne serait pas produit par une autre, ou par d'autres.

13.

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au contraire, c'est l'operation principale, puisque le transport n'a lieu qu'en vue de l'échange. Il est la <u>conséquence</u> du transport, parce qu'il en est le <u>but</u>: il n'en est pas une <u>conséquence</u> accidentelle, mais la conséquence voulue et opérée par le commerce.

14.

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Ici l'auteur oublie que le public n'est que la somme des particuliers; et que le <u>public</u> offre plus ou moins en raison du nombre des particuliers qui ont besoin de la chose, et, bien entendu, le pouvoir de <u>l'acquérir</u>. Il n'y a pas deux <u>prix</u> courants, mais il y a deux valeurs >... ...< relatives, c'est à dire la valeur de la chose pour ceux qui la possèdent et désirent de l'échanger, et la valeur qu'elle a pour ceux qui en int besoin: le prix courant est le résultat de ces deux valeurs.

15.

Pagina: 212

Il me semble qu'il y a une utilité produite par l'échange, tout comme il y en a une produite par le transport. Deux proprietaires ayant chacun un champ éloigné de sa terre, et enclavé dans celle de l'autre profitent en les échangeant. Un chicaneur pourrait objecter que dans ce cas ce ne serait pas un échange, mais un simple troc. Alors je dirai que deux personnes donnant chacune ce qui est superflu pour elle, contre ce qui lui manque créent deux utilités. Et pourquoi don ferait-on des échanges s'ils ne produisaient aucune utilité? P.S. Je n'ai pas dit assez; le transport, | [p. 213] en denière analyse, n'est utile qu'en tant qu'il est un moyen de l'échange, en ce qu'il fait arriver la marchandise à celui ou à ceux à qui elle est <i>utile</i>. Le transport rend possible l'échange, dans lequel l'utilité se réalise. Cela est si vrai que si l'on transporte une marchandise d'un lieu où elle abonde à un lieu où elle abonde également, il y a pas de valeur produite.

16.

Pagina: 213

Je le crois bien: il n'y a pas d'utilité produite dans le cas de la fraude >mais c'< où plûtôt il y a dommage, mais c'est pour d'autres raisons. >Il y a ...< Dans l'échange honnête la valeur des objets ne reste pas la même <u>relativement</u>: elle est augmentée pour les deux parties également; où, ce qui revient au même, il y a pour les deux parties, utilité produite.

17.

Pagina: 215

le préjugé consiste ou consistait à croire que la multiplicité des échanges était utile par elle-même, et indépendamment de l'utilitè qui pouvait résulter ou ne pas résulter de chaque échange.

18.

Pagina: 228

C'est toujours cela, il me semble: nous fesons du superflu pour l'échange, sans doute, mais qu'il ait été par nous, ou qu'il nous soit tombé du ciel, c'est toujours du superflu que nous vendons. Or >le superflu< un objet quelconque a moins de valeur pour celui pour lequel il est superflu; et c'est là la question

19.

Pagina: 228

Certes, ce qu'il donnait ne valait pas, <u>relativement à lui</u> autant que ce qu'il recevait. L'erreur est du côté de Say, dont le raisonnement suppose que le prix résulte des offres d'un <u>public</u> qui >est< serait composé de personnes étrangères aux besoins et aux intérets qui sont la cause des échanges

20.

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Il me semble qu'il faut les y comprendre puisque au fait ils consomment en paix ceux que les autres ont la peine de produire. En vivant oisivement de leur rente, de quelque manière qu'elle soit constituée, ils consomment improductivement des capitaux qui >servaient< survivaient à la reproduction s'ils étaient consommés par des hommes occupés si n'étaient eux-mêmes. Quand même des consommateur oisifs (<i>riscr. sps. a</i> non productives) augmenteraient la somme des consommations, je ne vois pas comment ils seraient utils pour cela. Est-ce l'être que de consommer sans produire? N'est-ce pas plûtot ce que l'auteur appelle plus haut <u>détruire</u>?

21.

Pagina: 368

et Galiani, qui a publié en 1750 son traité de la monnaie, où il combat justement toutes ces fausses idées, en démontrant, ou en faisant observer que les métaux dont on fait les monnaies ont une valeur réelle antérieure a cette forme et à cette déstination qu'on leur donne, et qui, par conséquent, en est indépendante?

22.

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"Elle n'aurait toujours à offrir contre de la monnaie que la même quantité de marchandises": sans doute, pour le moment; mais "elle demanderait à en acheter la même quantité" qu'on sait-on? C'est supposer que tout le monde achète tout ce qu'il a envie d'acheter, et qu'il acheterai quand même ses moyens vinssent à doubler: ce qui n'est pas. Un <u>doublement</u> de numeraire <u>pour une nation</u>, produirait à-peu-pres un <u>doublement</u> de demande de marchandises. "On donnerait deux francs où l'on on donne un". En France, ou partout? Si seulement en France, on se pourvorait ailleurs à meilleur marché. Partout? Pourquoi >donc< une augmentation partielle du numeraire devrait elle produire un effet général? La dépréciation de la monnaie ne peut arriver qu'en proportion de son augmentation, >non dans un p< non dans un pays, mais dans tous les pays qui font des affaires ensemble, quoique cet effet soit plus intense à proportion de la frailité des communications. Deux milliards tombés du ciel en France, feraient augmenter le prix de toutes les choses que leurs possesseurs achetent ou aimeraient à acheter, non pas du double en France, mais d'un peu partout

23.

Pagina: 388

>... ...<

24.

Pagina: 389

[pag. 388] Il n'est pas bien clair que le législateur ne puisse sans iniquité s'opposer à l'abus de la propriété. Il y a des législations qui frappent de confiscation un bien laissé inculte pendant un certain nombre d'annéès, et personne ne dira que ces législations soient iniques on cela. Si l'on portait une loi contre ceux qui jéteraient leur blé à la rivière, cette loi serait ridicule, parce qu'il n'on est pas besoin, mais elle ne serait pas inique.